Licencie pour ne pas être assez « fun »

Un cas inhabituel de licenciement a été enregistré en 2015, où un salarié d'une entreprise axée sur le conseil et la formation en ligne a été licencié pour ne pas avoir adopté les valeurs "fun" de l'entreprise.

CSE

2/6/20244 min lire

group of people tossing wine glass
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Licencie pour ne pas être assez « fun »

Un cas inhabituel de licenciement a été enregistré en 2015, où un salarié d'une entreprise axée sur le conseil et la formation en ligne a été licencié pour ne pas avoir adopté les valeurs "fun" de l'entreprise. Contrairement aux licenciements plus courants liés à des fautes graves telles que les absences injustifiées ou l'indiscipline, celui-ci s'est basé sur le manque d'adhésion du salarié à la culture ludique de l'entreprise.

Après des années de batailles judiciaires, un salarié ayant été licencié en 2015 pour ne pas avoir adopté les valeurs "fun" de l'entreprise a obtenu gain de cause le mardi 30 janvier 2024. La Cour d'appel a ordonné sa réintégration au sein de l'entreprise, ainsi que le versement d'environ 500 000 euros d'indemnités. Le salarié avait rejoint l'entreprise en 2011 en tant que consultant, puis avait été promu directeur en 2014. Cependant, cette ascension professionnelle a été interrompue en 2015 avec son licenciement

Le motif du licenciement de ce salarié est étonnant : il refuse d'adhérer aux valeurs "fun & pro" de l'entreprise. En d'autres termes, il est critiqué pour ne pas participer aux nombreux séminaires et pots de fin de semaine où l'alcool et les comportements déplacés étaient fréquents. Les magistrats ont souligné que cette culture "fun & pro" dissimulait en réalité des pratiques humiliantes, telles que l'obligation de partager son lit entre collègues lors de séminaires, ainsi que l'affichage de photos retouchées et trafiquées dans les bureaux.

Pour rappel, s'abstenir de prendre part à des activités où l'alcool et les pratiques encouragées par l'employeur peuvent entraîner des dérives relève de la liberté d'expression et d'opinion du salarié.

Après avoir vu sa demande d'indemnités de licenciement rejetée à deux reprises lors d'une première attaque en justice, le salarié a finalement obtenu gain de cause neuf ans après son licenciement, le 30 janvier 2024. Il recevra une indemnité de près de 500 000 euros. Toutefois, il reste à déterminer si la réintégration du salarié dans l'entreprise aura effectivement lieu.

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