La gestion de l' Intelligence Artificielle au travail
LaborIA a publié les implications de l'IA au travail et ses recommandations
CSE
La gestion de l' Intelligence Artificielle au travail
L'essentiel
L'usage croissant des systèmes d'intelligence artificielle (IA) dans les entreprises génère divers impacts. Sur le plan opérationnel, les IA automatisent les processus répétitifs, améliorant ainsi l'efficacité et réduisant les coûts. Elles optimisent également la gestion des stocks et des chaînes d'approvisionnement grâce à des prévisions plus précises basées sur l'analyse de données volumineuses. En matière de service client, les chatbots et les assistants virtuels améliorent l'expérience utilisateur en fournissant des réponses rapides et personnalisées. Dans le domaine du recrutement, les systèmes d'IA trient les CV et identifient les candidats les plus qualifiés, simplifiant ainsi le processus de sélection.
Cependant, l'adoption généralisée des IA soulève des défis, tels que la gestion de la confidentialité des données et les préoccupations éthiques liées à la prise de décision algorithmique. De plus, il existe des inquiétudes quant à l'impact sur l'emploi, notamment concernant la substitution de certains métiers par des machines intelligentes. Pour maximiser les bénéfices de l'IA tout en atténuant ses risques, les entreprises doivent adopter des politiques rigoureuses en matière de gouvernance des données et investir dans la formation pour une intégration harmonieuse avec les employés existants.
LaborIA ou l'étude sur l'Intelligence Artificielle (IA)
En 2021, le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités et Inria (institut national de recherche en sciences et technologies du numérique) ont crée un programme de recherche sur sur l’analyse des impacts de l’Intelligence Artificielle sur le travail, l’emploi et les compétences.
Parmi les parties prenantes à ces recherches et enquêtes qui ont duré deux ans, il y a également partenariat l'organisme Matrice (institut d’innovation technologique et sociale).
Le 17 mai 2024, LaborIA a donc publié les résultats de son enquête de l'impact de l'intelligence artificielle sur le travail.
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Résultats des investigations
Les résultats des investigations de LaborIA doivent être prises en compte par les employeurs et le CSE dans le développement de l'entreprise et les projets menés par celle-ci.
En effet, l'Intelligence Artificielle peut avoir des impacts très positifs sur les projets et les salariés tout comme elle peut être source de conflits et d'erreurs. Il est important que ces acteurs puissent intégrer les recommandations de LaborIA lorsqu'un SIA est envisagé dans l'entreprise.
Parmi les résultats, il a notamment été mis en évidence que les salariés ne pratiquant pas l'IA sont d'office plus pessimiste sur la pertinence de son utilisation et plus inquiets sur ses impacts en terme d'emploi et de relations entre collègues de travail. Dès lors que le salarié a expérimenté l'IA, les ressentis du salariés sont majoritairement favorables à l'IA et positifs.
Ce premier constat rappelle la nécessité des employeurs d'accompagner les salariés sur la question du changement. Les travaux de l'INRS et de la CARSAT avait soulevés, dans leurs recherches sur les risques psychosociaux, que le changement en entreprise pouvait être source d'angoisse, d'anxiété, ou encore de stress pour le salarié.
Par ailleurs, il semble essentiel à la lecture des résultats publiés par LaborIA que dans le cadre de l'intégration de l'IA, le salarié ne se retrouve pas seulement utilisateur mais également acteur et "maitre d'apprentissage" de celle-ci.
Les salariés émettent également des craintes que la reconnaissance de leur travail soit amoindrie avec l'utilisation de l'IA. Pour les concepteurs ou les employeurs, l'IA vise à gagner en efficacité, en productivité. Pour le salarié, l'IA peut enlever un sentiment d'utilité, de sens du travail. Aussi l'employeur et le CSE sont des acteurs essentiels dans la communication sur l'IA auprès des salariés. Il est essentiel que le salarié sache quel est le but de l'intégration de l'IA dans ses tâches et que l'employeur ait connaissance des sources de réticence du salarié.
Les investigations ont soulevé aussi les liens de dépendance et de d'excès de confiance sur l'IA de la part des salariés. En effet, parallèlement aux salariés craintifs sur la valorisation de leur travail par la présence de l'IA, d'autres salariés ont pu avoir tendance à se reposer quasi exclusivement sur l'IA, la considérant comme une source de données strictement fiable et/ou un système infaillible.
Questionnements sur l'Intelligence artificielle au travail
Pendant les deux dernières années, LaborIA a cherché à mettre en évidence les interactions entre salariés et intelligence artificielle.
Pour cela, le programme de recherche a centré ses recherches sur les questions suivantes :
Comment l’IA transforme-t-elle les métiers et les organisations ?
Quelles interactions entretiennent les personnes qui travaillent avec les systèmes d’IA ?
Quels risques pour le travail sont-ils associés à la mise en œuvre sur le terrain ?
Et quelles sont les conditions d’émergence d’une IA « capacitante », c’est-à-dire une IA qui vient compléter ou augmenter les compétences humaines, pour la population active et les organisations de travail ?
L’avenir du marché du travail avec l’IA.
L’intelligence artificielle n’est pas seulement l’avenir, c’est aussi le présent, et la révolution de l’IA s’accélère avec l’arrivée du métavers, ouvrant un nouveau champ des possibles.
Le métavers est souvent considéré comme une évolution naturelle d'Internet, offrant des expériences plus riches et plus immersives, bien que sa pleine réalisation nécessite encore des avancées significatives dans les domaines de la technologie, de la connectivité et de la conception d'interfaces utilisateur.
L’Intelligence artificielle a un impact incertain sur le marché du travail et la croissance économique. Les innovations dans la recherche sur l'Intelligence Artificielle portent la promesse d’une augmentation de la productivité et de la création de nouveaux emplois, mais certains spécialistes s’inquiètent des pertes d’emplois potentielles et de l’augmentation des inégalités.
Les recommandations de LaborIA
Les recommandations mises en avant par LaborIA sur l'intégration de l'Intelligence Artificielle (IA) au travail portent sur 4 points essentiels, textuellement repris ci-après :
Partir du travail réel pour penser le rôle et la place des IA ;
Garantir la co-conception des systèmes intégrant de l’IA et organiser le dialogue en continu ;
Mettre l’IA au service de la sécurisation des travailleuses et travailleurs ;
Rendre les systèmes d’IA « explicables », pour permettre aux décideurs et aux utilisateurs de comprendre leur fonctionnement et de faire confiance aux résultats créés ;
Apprendre chemin faisant. Accepter une part d’imprévisibilité dans les bouleversements produits par l’IA.
Ainsi, une réelle réflexion se met en place pour intégrer l'Intelligence Artificielle dans le milieu du travail et le domaine de l'emploi. Désormais élément incontournable, l'IA s'ancre dans le paysage professionnel et amène les employeurs à accompagner les salariés dans cette intégration.
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