Obligation de loyauté du salarié
Qu'est-ce que l'obligation de loyauté du salarié ?
CSE
Obligation de loyauté du salarié.
L'essentiel
La loyauté du salarié, fondamentale en droit du travail français, impose au salarié de se comporter honnêtement et fidèlement envers son employeur. Cette obligation, bien que non explicitement mentionnée dans le code du travail, est largement reconnue par la jurisprudence et englobe des aspects variés comme la concurrence déloyale, le respect du secret professionnel, et la fidélité aux directives de l’employeur.
Pendant la suspension du contrat de travail, comme lors d'un congé maladie, d'un congé maternité ou d'un congé sans solde, l'obligation de loyauté du salarié envers son employeur demeure intacte. Bien que le salarié ne soit pas en service actif, il reste lié par son contrat de travail et doit continuer à respecter certaines obligations.
Les manquements peuvent entraîner un licenciement pour faute grave et des dommages et intérêts. Bien que non explicitement codifiée, cette obligation est reconnue par la jurisprudence. Toutefois, elle ne doit pas empiéter sur la liberté d'expression et le droit de grève des salariés. En somme, la loyauté est essentielle pour maintenir une relation de confiance entre employeur et salarié.
La loyauté du salarié : de quoi s'agit-il ?
La loyauté du salarié est un concept central dans le droit du travail. Elle représente l’obligation pour tout salarié de se comporter de manière honnête et fidèle envers son employeur, et ce, tout au long de la relation contractuelle. Cette obligation est essentielle pour maintenir une relation de confiance et de collaboration productive entre les deux parties. Cet article explore les différentes facettes de la loyauté du salarié, ses implications juridiques, et les sanctions en cas de manquement.
MERCI
Ces articles pourraient également vous intéresser.
Concurrence déloyale
Un salarié est tenu de ne pas se livrer à des activités concurrentes qui pourraient porter préjudice à son employeur. Cela inclut la création ou la participation à une entreprise concurrente, l’utilisation des informations confidentielles de l’employeur pour un bénéfice personnel ou pour le compte d’un tiers. La jurisprudence a confirmé à plusieurs reprises que le salarié, même en dehors de ses heures de travail, ne doit pas entreprendre d’actions concurrentielles.
Dans une affaire notable, un salarié avait créé une entreprise concurrente tout en étant encore employé. La Cour de cassation a confirmé son licenciement pour faute grave, estimant que cette activité concurrente portait atteinte aux intérêts de l’employeur et constituait une violation manifeste de l’obligation de loyauté.
Fondements juridiques de la loyauté du salarié.
Obligation contractuelle
Le principe de loyauté découle du contrat de travail, qui lie juridiquement l'employeur et le salarié. Le Code du travail n'explicite pas directement cette obligation, mais la jurisprudence l'a largement reconnue et précisée. L'article 1134 du Code civil (devenu article 1104 depuis la réforme de 2016) dispose que les contrats doivent être exécutés de bonne foi. Cette disposition s'applique également au contrat de travail, imposant au salarié une obligation de loyauté envers son employeur.
La jurisprudence a établi que l’obligation de loyauté s’applique pendant toute la durée du contrat de travail, y compris pendant les périodes de suspension (congés payés, maladie, etc.). Les juges considèrent que la loyauté implique, entre autres, l’interdiction de la concurrence déloyale, le respect du secret professionnel et l’obligation de ne pas nuire à l’employeur.
Secret professionnel et confidentialité
Le salarié est tenu au respect du secret professionnel et à la confidentialité des informations obtenues dans le cadre de son travail. Cette obligation couvre les informations techniques, commerciales, financières, ou toute autre donnée sensible de l'entreprise. La divulgation de telles informations, que ce soit intentionnellement ou par négligence, peut être considérée comme une faute grave, justifiant un licenciement.
Dans une autre affaire, un salarié avait divulgué des informations confidentielles à un concurrent. La Cour de cassation a jugé que cette divulgation constituait une faute grave justifiant un licenciement immédiat, soulignant l’importance du respect de la confidentialité des informations internes à l’entreprise.
Respect des consignes et directives
La loyauté implique également le respect des consignes et directives données par l’employeur. Le salarié doit exécuter ses tâches conformément aux instructions reçues, dans le respect des règles de l’entreprise et des obligations légales. Cela comprend le respect des horaires de travail, des procédures de sécurité, et de toute autre directive légitime de l’employeur.
Respect des consignes et directives
La loyauté implique également le respect des consignes et directives données par l’employeur. Le salarié doit exécuter ses tâches conformément aux instructions reçues, dans le respect des règles de l’entreprise et des obligations légales. Cela comprend le respect des horaires de travail, des procédures de sécurité, et de toute autre directive légitime de l’employeur.
Non-débauchage
Un salarié doit s’abstenir de débaucher ses collègues pour les inciter à quitter l’entreprise et à rejoindre une société concurrente. Le non-respect de cette obligation peut être interprété comme une atteinte à la loyauté et entraîner des sanctions disciplinaires.
Loyauté pendant la suspension du contrat de travail.
Les cas de suspension du contrat de travail
La suspension du contrat de travail signifie que les obligations principales de prestation de travail et de paiement du salaire sont temporairement interrompues. Toutefois, le lien contractuel entre l'employeur et le salarié persiste, impliquant que certaines obligations contractuelles demeurent, notamment l'obligation de loyauté.
Les cas de suspension du contrat de travail incluent les congés payés, les congés maladie, les congés maternité ou paternité, les congés sabbatiques, les congés pour raisons familiales, et les mises à pied disciplinaires.
Pendant la suspension du contrat de travail, le salarié reste donc tenu à son obligation de loyauté, qui inclut l'interdiction de la concurrence déloyale, le respect du secret professionnel, et l'obéissance aux consignes.
Exemples jurisprudentiels
Activités concurrentielles
La jurisprudence a confirmé que le salarié en congé maladie ou en congé maternité ne peut pas se livrer à des activités concurrentielles. Par exemple, dans un arrêt de la Cour de cassation du 2 mars 2011, un salarié en arrêt maladie qui avait travaillé pour une entreprise concurrente a été jugé en violation de son obligation de loyauté, justifiant ainsi un licenciement pour faute grave.
Secret professionnel et confidentialité
Même en période de suspension, le salarié doit respecter la confidentialité des informations de l’entreprise. La divulgation de secrets d'affaires ou d'informations sensibles pendant un congé est un manquement grave à l'obligation de loyauté. La Cour de cassation, dans un arrêt du 16 juin 2010, a jugé qu’un salarié en congé parental avait violé son obligation de loyauté en divulguant des informations confidentielles, justifiant ainsi un licenciement.
Sanctions en cas de manquement à l’obligation de loyauté.
Licenciement pour faute
Le manquement à l’obligation de loyauté peut justifier un licenciement pour faute, voire pour faute grave. La faute grave se caractérise par des faits ou comportements rendant impossible le maintien du salarié dans l’entreprise, même pendant la durée limitée du préavis. Les tribunaux apprécient au cas par cas la gravité des manquements reprochés.
Dommages et intérêts
En cas de préjudice subi par l’employeur du fait de la violation de l’obligation de loyauté, ce dernier peut engager la responsabilité civile du salarié et demander des dommages et intérêts. Pour cela, l’employeur doit prouver le manquement, le préjudice subi et le lien de causalité entre les deux.
Mesures conservatoires
Dans certains cas, l’employeur peut prendre des mesures conservatoires pour protéger ses intérêts. Cela peut inclure une mise à pied conservatoire, permettant de suspendre immédiatement le salarié fautif dans l’attente d’une décision définitive.
Limites et exceptions à l’obligation de loyauté.
Liberté d’expression
La loyauté du salarié ne doit pas être confondue avec une obligation de silence absolu. Les salariés conservent leur liberté d’expression, dans le respect des limites imposées par la loi. Ils peuvent critiquer leur employeur, notamment dans un cadre syndical ou lors de revendications légitimes, à condition de ne pas commettre d’abus ou de diffamations.
Droit de grève
Le droit de grève est un droit constitutionnel en France. La participation à une grève légale ne peut être considérée comme une violation de l’obligation de loyauté. Cependant, des actes violents ou de sabotage commis pendant une grève peuvent être sanctionnés.
Clause de non-concurrence
L’obligation de loyauté ne se confond pas avec la clause de non-concurrence, qui interdit à un salarié d’exercer certaines activités après la rupture du contrat de travail. Une clause de non-concurrence doit être justifiée par les intérêts légitimes de l’entreprise, limitée dans le temps et l’espace, et comporter une contrepartie financière.
Vous avez des questions ?


Si vous avez des questions concernant votre CSE, n'hésitez pas à nous contacter.